29 Octobre 2025
L’actualité remet la notion de droit de grâce sur la sellette :
NB un peu d'histoire : En France le droit de grâce n’a été aboli que sous la Révolution en 1791, mais rétabli en 1802 sous le consultat (Napoléon Bonaparte étant premier consul) et reste encore présent dans la Veme Constitution. Il a aussi été utilisé à l’époque où la peine de mort était encore en vigueur par des présidents s’opposant à cette peine de mort. Les grâces collectives du Président de la République du 14 juillet ont été abolies sous le quinquennat Sarkozy en 2014.
En ce qui me concerne, le droit de grâce fait référence à l’ancien régime, où les rois avaient droit de grâce et d’embastillement de leurs sujets selon leur bon vouloir. Reconduire pour un président ce droit me semble maintenir un privilège d’une autre époque. "Pas normal, dans une démocratie, que l'un d'entre nous, fût-il élu au suffrage universel, puisse disposer de la possibilité de lever une condamnation" disait François Hollande lorsqu’il était premier secrétaire du PS.
En tout cas l’exemple de Trump montre le danger de ce droit lorsqu’il est utilisé à des fins partisanes.
Je doute de l’utilité d’un droit de grâce, pour s’assurer après les appels et tous les recours juridiques, que la justice n’a pas fait d’erreurs et n’a pas été trop sévère (les possibilités de procès en révision, ou de remise de peines devraient suffire). Mais, pourquoi pas, certains exemples célèbres affaire Dreyfus, affaire Jacqueline Sauvage, … pourraient justifier ce droit de grâce. Il faudrait alors, selon moi, le donner à un collectif indépendant du pouvoir politique dont les membres sont choisis pour leur sagesse.
Marc-Noël Vandamme