16 Octobre 2025
En France, comme en Europe la productivité est en berne depuis les années 2000.
Ce n’est pas le coût du travail, ni un temps de travail moindre (comme voudrait nous le faire croitre le patronat) qui explique cette baisse, mais un sous-investissement chronique.
L’Europe n’investit pas assez dans la recherche et le développement (en 2022 Etats-Unis 876.7milliards d’€, 3.59% du PIB ; Chine 434.9 milliards d’€, 2.6% du PIB ; Union Européenne 357.2milliards d’€, 2.2% du PIB).
L’usine Stellantis de Poissy en est un exemple criant : ce qui pose problème c’est le manque de capital dans la modernisation des chaines de montage.
Il en résulte une chute du PIB (la mesure de la richesse d’un pays) par rapport aux Etats-Unis et une chute des exportations.
Les cadeaux fait par les divers gouvernements ne vont pas dans des investissements de production et de recherche et notre outil industriel vieillit et se détériore malgré ces cadeaux.
Tous les rapports confirment cette funeste évolution (rapport de l’OCDE publié le 30/09/2025, rapport Dragui 09/2024, …).
Dans le même ordre la qualification des travailleurs est en baisse continue et la qualité de l’enseignement supérieur est remis en cause régulièrement. Du personnel moins qualifié, dans des usines vieillissantes, comment s’étonner du décrochage !!
Ne cédons pas au catastrophisme, l’épargne des ménages est encore très forte, il existe encore des fleurons de la technologie, et le niveau technologique des habitants est encore performant. Ce qu’il faut c’est une politique industrielle, planifiée en lien avec la transition écologique, ne privilégiant pas les intérêts financiers à court terme… tout le contraire d’une économie libérale qui laisse jouer les marchés financiers à leur guise.
Marc Noël Vandamme
Le Monde du 3/10/2025 L’Europe paie un sous-investissement continu d’Eric Albert