• Bienvenue aux urgences de l’Hôpital René Dubost de Pontoise.

    Si un matin du mois d’ août vers 11h vous n’avez rien de mieux à faire que d’avoir une poussée de tension je vous invite à une magnifique aventure.

     

    Première étape : SOS médecin.  Pourquoi SOS (Save Our Souls) ou encore CQD (come quick danger) puisqu’après une demie heure d’attente d’une musique répétée toutes les 5 minutes…. Rien … aucune intervention disponible… Visiblement le privé n’est pas à la hauteur de ce qu’il veut faire croire…

    Qu’à cela ne tienne ! L’aventure se corse et devient passionnante, l’adrénaline monte, la tension avec … et internet aide à la chose « au-dessus de 17 risques cardiaques, dissection de la branche aortique, AVC…etc…

     

    Une solution le 15. Service public donc et là tout redevient un peu plus calme. Réponse quasi immédiate au téléphone, diagnostic, nouvelle prise de tension. Mais nous ne sommes plus à 17 mais à 21 de tension et donc rendez-vous immédiat aux urgences de Pontoise mais interdiction de prendre sa voiture. Une ambulance arrive dans le quart d’heure suivant et après un long questionnaire à grand renfort de pin-pon mais pas forcément par le plus court chemin vous voilà au Urgences. Ouf ! Sauvé ! Rassuré….

    Ben non … Pas tout de suite… Trop simple…

    Attente d’environ 1heure et nouvel interrogatoire (le même que le précèdent), nouveau contrôle d’identité et nouveau contrôle de la carte vitale au cas où... ? Et, sans le moindre croisement de regard, orientation vers la salle d’attente, chose promise chose due, un médecin viendra vous chercher sous peu...soit une attente en urgence de plus de… 9 heures.

    9 heures durant lesquelles il vous sera loisible de voir, d’observer, de chercher une place pour vous assoir (la plupart des chaises baquet en plastique ayant été ôtées pour cause de COVID) . Cour des miracles… Familles avec enfants pleurant criant, jouant, cherchant à s’occuper comme ils le peuvent … groupe de jeunes travailleurs accompagnant l’un des leurs, parlant fort et s’invectivant à travers la salle. Personnes au regard vide somnolentes dans un fauteuil. Espoir, dès qu’une porte s’ouvre, d’un appel, d’un regard… Mais les portes se referment vite, les regards sont fuyants et les quelques vitres des portes sont occultées à des fins de discrétion sans doute.

    Sur les murs des affiches rappellent les règles du jeu :

    Interdiction de photo, vidéo ou enregistrementNOUS NE DONNONS JAMAIS  DE DELAIS D’ATTENTE IL VARIE EN FONCTION DES ARRIVEES ET DE LEUR GRAVITE LE PASSAGE NE SE FAIT PAS PAR ORDRE D’ARRIVEE MERCI DE VOTRE COMPREHENSION

    Article de loi sur les peines encourues en cas d’agression ou de violence à l’égard d’un membre du personnel.

    En revanche, aucun affichage des lois et règlements rappelant au service sanitaire son obligation de répondre aux personnes en détresse.

    Une idée cependant : rappeler le 15. L’opératrice s’étonne et promet son aide. Une porte s’ouvre enfin… une nouvelle prise de tension… un fauteuil dans une salle de soin, la promesse de l’arrivée imminente d’un médecin… au bout d’1h le passage d’une blouse verte qui sans vous regarder vous demande justification de votre coupable présence en ce lieu. Retour d’une infirmière jeune et tremblante qui vous demande de bien vouloir attendre à nouveau dans la salle d’attente avec nouvelle promesse du passage imminent d’un médecin… Nouvelle attente donc de plus d’1h30…  Il est 2h du matin, un couple arrive. La femme marche pliée en deux, les deux mains sur le bas ventre. Son compagnon s’adresse à l’accueil. Il lui est demandé de revenir le lendemain mais pas avant 10h.

    Nouvelle idée alors : rappeler le 15.

    La relation sera moins conviviale. Vous devenez gênant… on vous refuse le contact avec un réfèrent hiérarchique et on vous invite à appeler le 17. Mais dans la 1/2h suivante une porte s’ouvre enfin.

    Et enfin tout change l’accueil devient presque amical, les examens se font rapides et professionnels. Le temps d’attendre les résultats un médecin vient enfin poser son diagnostic, vous donne les remèdes… et fait le nécessaire pour vous ramener chez vous en ambulance qui comme la première, va prendre le chemin le plus long…

    Il existe, m’a-t-on dit, des Escape Games qui pour une somme équivalente à une place de cinéma, vous enferment dans une situation, seul ou en groupe, et vous devez résoudre une suite d’énigmes pour vous libérer….

    Pourquoi payer pour participer à ce jeu ? Vous avez la même chose en plus vrai au service des urgences de l’Hôpital de Pontoise et de plus le risque n’y est pas suggéré mais bien réel. Adrénaline, tension, inquiétude, exotisme garantis ….

    Jean G

    « Les aidants un combat sans relâche !Hommage à Samuel Paty »

  • Commentaires

    1
    vandamme
    Samedi 16 Octobre 2021 à 17:11

    Tous ceux qui ont du avoir affaire aux urgences de Pontoise, ou de Poissy ou d'ailleurs ont connu une expérience analogue. 

    Ce problème, pas nouveau, est relativement bien documenté : voir le rapport d'information n° 685 du sénat (2016-2017)Les urgences hospitalières, miroir des dysfonctionnements de notre système de santé

    Mais aucune politique de santé ne semble vouloir résoudre ce problème de saturation des urgences :

    • diminuer le nombre de patients ayant recours aux urgences. Cela suppose que la médecine libérale organise des permanences médicales,  gratuites pour certains. 
    • augmenter les services d'urgence. Cela suppose l'augmentation des dépenses de santé de l'hôpital. 
    • augmenter les places d'accueil dans les services hospitaliers. 
    2
    Jean greiner
    Samedi 23 Octobre 2021 à 20:51

    Ce qu'il y a de fou dans cette "aventure" c'est qu'elle nous touche que lorsqu'on y est directement impliqué. Et si les choses s'arrangent on les relativise et on cherche à les oublier au plus vite et on en reste là... ll faut se re-motiver pour poursuivre et demander des comptes aux responsables. Ceux-ci le savent et de se pressent pas pour repondre a vos courrier... De plus on est seul dans ce qui, momentanement au moins, est une detresse. On se croit seul alors que probablement nous etions plusieurs dans le même état, imcapables de nous parler, incapables de nous soutenir, incapables de nous fédérer, incapables de faire front face à une organisation indigue... par peur d'être encore un peu plus delaissés, abondonnésa lors que nous le sommes dejà.

      • sylvaine66
        Dimanche 4 Février à 15:03

        Tout est dit, j'ai eu la même expérience; je pense qu'il existe deux salles d'attente ? On vous ausculte, pas de problème, les urgentistes sont à l'écoute, mais, si vous n'êtes pas envoyés par un médecin, on vous met dans une salle d'attente sinistre,  on attend... on ne sait quoi, puisqu'on vous dit : "vous verrez un médecin par la suite,.... oui il y a des taxis... On se retrouve dans un cul de sac; les vigils nous indique qu'il n'y a pas de taxi.... je me suis retrouvée à un arrêt de bubus, après une bonne marche...

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