• Le retour de l’austérité

    Le retour de l’austérité L’inflation est de retour. Quelles sont les réponses du gouvernement ? Le retour de l’austérité

    L’inflation est de retour essentiellement en raison de la crise énergétique qu’engendre la guerre en Ukraine, mais aussi en raison des dérèglements climatiques et aux retards pris ces dernières années dans le développement des énergies renouvelables et de l’entretien du parc nucléaire. 

    Cette inflation appauvrit l’ensemble de la population et la misère s’installe un peu plus : accroissement du nombre de personnes en dessous du seuil de pauvreté, augmentation de la précarité, ... « Des chiffres alarmants témoignent d’une forte dégradation de la situation, liée notamment à la crise énergétique » Baromètre annuel du Secours Populaire Français

    Pour Emmanuel Macron et son gouvernement, il ne s’agit pas d’aider de façon pérenne la population mais de mettre en place des mesures d’urgences temporaires de façon à faire accepter la situation et à rendre la population fataliste. Face à la situation s'appliquent toujours les mêmes règles néo-libérales :

    • A la place d’augmentation des salaires, voire indexation des salaires sur l’inflation, le gouvernement préconise des primes, au bon vouloir des patrons, sans caractère durable.
    • Il remet en cause le bouclier tarifaire que l’on remplace par des chèques pour quelques-uns qui seront vite dépensés.
    • Au lieu de revenir aux tarifs réglementés pour le gaz et l’électricité pour l’ensemble des collectivités (voir proposition de loi du PCF au Sénat) il imagine des usines à gaz (amortisseur électricité et filet de sécurité) qui ne répondent pas aux besoins.
    • Il limite les aides au cas par cas pour les entreprises, alors qu’aux Etats-Unis (l'Inflation Reduction Act pour 737 milliards de $ sur 10 ans) et en Allemagne (200 milliards de€ ) l’état procède à une aide massive pour favoriser la transition énergétique et la relocalisation.
    • Il diminue les prestations sociales avec la loi sur l’assurance chômage, et on se prépare de le faire avec l’augmentation de l’âge du droit à la retraite avec un œil sur les actifs des caisses de retraite complémentaires.
    • Il remet à plus tard les réformes pourtant urgentes du système de santé et du système éducatif. Le rattrapage des salaires des enseignants a été reporté à la rentrée 2023, pour la santé seules les mesures d’urgence prises à l’été pour la canicule ont été prolongé jusqu’en mars 2023 pour répondre aux urgences des hôpitaux.
    • Il ne s’attaque ni à l’augmentation indécente des revenus les plus élevés, ni aux superprofits réalisés par les entreprises qui tirent profit de la crise et s’en remet à l’Europe pour d’éventuelles mesures.
    • Il réduit même l’imposition de la CVAE (Contribution à la Valeur Ajoutée des entreprises) ce qui appauvrit les collectivités locales
    • Il s'en remet à l’initiative privée pour relancer l’isolation thermique des bâtiments et le développement des énergies renouvelables. Et bien-sûr cela ne marche pas car, pour prendre un exemple, il est bien plus « rentable » pour TOTAL d’investir 10 milliards d'€ dans un nouveau champ pétrolier en Ouganda que de s’investir dans ces domaines.

    Tout ceci s’accompagne d’une augmentation des taux de prêts par les banques centrales pour ralentir l’économie, façon classique de combattre l’inflation.

     

    Bref le gouvernement compte passer cette crise économique et énergétique :

    • Pour les entreprises par l’augmentation des prix, et peut-être fermetures et chômage ;
    • Pour les collectivités par la réduction des dépenses, services au profit des populations, par l’augmentation parfois inévitable des impôts locaux ;
    • Pour les ménages par un réduction de leur pouvoir d’achats et une augmentation de la précarité ;
    • Et pour tous par une baisse des prestations sociales (assurance chômage et retraites) et des services publics (santé, éducation, transport, …).

     

    Il espère que les diverses conventions et concertations, notamment le conseil national de la refondation, permettront de faire patienter la population. 

    Bien-sûr qu’une autre politique est possible.  Il faut que l’Etat se donne les moyens de :

    • Réinvestir le domaine de la santé délaissé depuis trop longtemps par une politique santé ambitieuse. Aujourd’hui après plusieurs années de réflexion tous les sujets sont connus Il ne manque que la volonté politique ; 
    • Replacer l’Education au centre des préoccupations (la réforme des lycées professionnels ne va malheureusement pas dans ce sens). La revalorisation du métier d’enseignant est urgente.
    • Prendre en main l’indépendance énergétique et le développement des énergies renouvelables. Seuls d’importants investissements publics peuvent permettre de changer d’allure. La maîtrise du secteur énergétique par l’Etat est nécessaire pour mener à bien ces évolutions.
    • Aider la population à surmonter la crise énergétique ; 
    • Maintenir le pouvoir d'achats en deçà d'un certain revenu par l'organisation de négociations salariales; par l'augmentation des fonctionnaires et par la revalorisation des prestations sociales ; 
    • Aider de façon ciblée et importante les entreprises s’engageant dans la lutte contre le changement climatique.
    • Redonner aux collectivités locales des moyens afin qu’elles prennent leur part dans cette transition et gardent d’importants services publics.
    • Maintenir voire développer les prestations sociales

     

    Tout ceci suppose que l’on aille chercher les ressources : 

    • auprès des profiteurs de la crise, et auprès des classes les plus aisées
    • auprès des banques centrales en isolant les dettes COVID et planification écologique des autres dettes plus structurelles.

     

    Marc-Noël Vandamme

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