• Marie PAPE CARPANTIER (1815-1878)

    (La Flèche 10/09/1815 – Villiers-le-Bel 31/07/1878)

     Pionnière de l’enseignement préélémentaire en France – Pédagogue aussi connue en son temps que Montessori maintenant. Rappelez-vous les buchettes de votre enfance …….

                Née dans une famille tombée dans la grande pauvreté après la mort de son père pendant les 100 jours, Marie quitte l’école à 11 ans pour travailler avec sa mère comme la plupart des enfants (jusqu’à l’instauration de la Loi du 22/03/1841 qui interdit d’employer des enfants de moins de 8 ans et instaure les journées de 8 heures pour les moins de 12 ans).

                 En 1833, la Loi Guizot oblige chaque commune à ouvrir une école primaire et JD Cochin publie un «manuel des salles d’asiles», salles destinées aux enfants de 2 à 6 ans des milieux pauvres. Ce projet national vise avant tout à libérer les femmes de la garde des jeunes enfants et n’a guère de visées éducatives.

                A La Flèche, cette ouverture est confiée à la mère de Marie le 17/02/1834. C’est un lieu rudimentaire qui est censé garder les enfants au chaud et à l’abri des mauvaises rencontres.

                Marie y participe tout en se formant tant à La Flèche qu’au Mans.

                Elle commence comme surveillante et est nommée rapidement directrice. Elle doit y assurer une présence de 7h du matin en hiver (9h en été) à 8 h du soir. Elle enseigne à une centaine d’enfants les premiers  principes : instruction religieuse, notions élémentaires de lecture, calcul et écriture, ainsi que les chants, la couture et les travaux manuels. 

                Malade, elle s’arrête quelques années puis revient au Mans en juillet 1842. Elle décide de «faire entrer la vie» dans l’enseignement par «la leçon de choses», nouvelle approche à la fois plus sensible et plus active. Elle y reste 5 ans.

                Elle propose de commuer « salle d’asile » en «école élémentaire», proposition acceptée en 1848 par Lazare H Carnot.

                Marie est nommée à Paris directrice de la «maison d’études» des futurs enseignants et le restera 27 ans. Sous le second empire l’expression «salles d’asiles» revient et Marie devient inspectrice de ces salles placées sous la protection de l’impératrice Eugénie. Le terme «écoles maternelles» ne reviendra qu’en 1881 avec Jules Ferry et Ferdinand Buisson.

                Marie écrit de nombreux livres afin que les dirigeants politiques se soucient plus de l’instruction des femmes afin qu’elles puissent prendre leur place digne dans la société. Elle est alors considérée comme féministe.

                En 1867 Victor Duruy lui confie une série de conférences destinées aux instituteurs venus visiter l’Exposition Universelle. Elle est ainsi la première femme à prendre la parole à la Sorbonne. Elle diffuse ainsi ses idées réformatrices.

                Cette même année, Victor Duruy veut promouvoir l’éducation secondaire pour les filles et charge Marie d’étudier cette question. Le ministère chute alors sous la polémique provoquée par Monseigneur Dupanloup.

                Sous la présidence Mac Mahon en 1874, Marie est limogée comme libre penseuse mais réhabilitée quelques mois plus tard.

                Elle meurt 4 ans plus tard, épuisée et affaiblie par ces luttes.

                Marie, liée au mouvement fouriériste, sans doute à la franc-maçonnerie, fut une défricheuse qui a créé un chemin pour le peuple et ouvert aux femmes les portes de l’école.

     Odile BOUHOURS

     

    Sources: Colette COSNIER, maître de conférences honoraire  - Université du Maine auteur de «Marie Pape Carpantier fondatrice de l’école maternelle» - Fayard 2003 

     

     

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