Ce livre, livre-événement de la rentrée, fait la une dans tous les médias. Je ne l’ai pas encore lu, mais je l’ai simplement parcouru. Il s’agit d’une analyse socio-économique du vote des français depuis la Révolution suivant les classes sociales, les localisations (villes, campagne, banlieues, …), les revenus, les âges, etc…

Tout d’abord c’est un travail de compilation important et les données sont disponibles sur le site https://unehistoireduconflitpolitique.fr/. N’hésitez pas à aller voir.

Ce livre donne -t-il des pistes à la gauche pour sortir de l’ornière ?

Attention il n’est évident que l’on puisse facilement à partir de données historiques prédire l’avenir et donc les conclusions que l’on pourrait faire de ces données sur l’avenir restent incertaines.

La principale conclusion est que la classe géo-sociale est le principal facteur déterminant du vote, c’est l’intérêt de classe qui explique le mieux les comportements :

• Le vote Macron est, par le niveau social de ses électeurs, « le parti le plus bourgeois de l’histoire politique de France »
• La gauche continue de recueillir le vote des classes populaires urbaines
• RN engrange le vote des classes populaire rurales.

« Le conflit politique, aujourd’hui comme hier, oppose des intérêts et des aspirations socio-économiques contradictoires. » « la poursuite de la transformation du système socio-économique ne va pas s’arrêter aujourd’hui.  »

 Ce qui pousse le vote des classes populaires rurales vers le RN c’est essentiellement leur isolement, la perte des services publics, le manque d’infrastructure de transport, ce sentiment de délaissement … 

Par ailleurs les communes pauvres ont un taux d’abstention élevé, l’histoire nous apprend que cela n’a pas toujours été le cas. Les espoirs déçus, le sentiment d’abandon peut expliquer cette accroissement des abstentions.

Tout espoir est permis, car les aspirations de la classe populaire rurale sont voisines de celles de de la classe populaire urbaines et avec un effort programmatique ambitieux (services publics, protection sociale, …) et organisationnel la gauche peut récupérer leur vote.

Avec un programme de protection sociale, de resocialisation des banlieues, de développement des services publics, qui donne espoir et qui est crédible on peut penser que les électeurs des classes populaires voteront de nouveau à gauche.

Par ailleurs le manque d’efficacité du gouvernement actuel (mot que les ministres nous rabâchent en boucle sans en apporter la preuve) dans la transition écologique, dans le traitement de la pauvreté, dans l’amélioration de l’offre de santé, et dans l’Education Nationale risque de détourner une grande partie du vote des classes intermédiaires du vote macroniste et également profiter à la gauche.

A elle, de se montrer ambitieuse et crédible.

Sans cette réponse, le maintien d’une tripolarisation, voire une bipolarisation RN/Macroniste n’est pas impossible, avec des tensions et une non résolution des défis sociaux et climatiques à venir.

voir aussi : alternatives économiques 

et l'article de l'Obs du 06/09/2023

Marc-Noël Vandamme