• Projet de loi de finances : Macron et Borne n’ont rien compris

    Finances

    A l’occasion de la loi de finances et de la motion de censure  qui a suivie, Boris Vallaud, député  PS/NUPES des Landes est intervenu à l’Assemblée Nationale  le 24/10/2022 pour fustiger un gouvernement qui va à l’encontre des aspirations des français et démontre son mépris du débat parlementaire.

    Borne et Macron n’ont pas tiré les leçons des dernières élections législativesProjet de loi de finances : Macron et Borne n’ont rien compris

    Alors que ces élections ont refusé  à Macron la majorité absolue, ce qui impliquait qu’il convenait désormais de présider autrement :

    « Nous devons collectivement apprendre à gouverner et légiférer autrement « 

    Boris Vallaud rappelle le contexte de l’élection : le taux d’abstention et l’arrivée à l’Assemblée Nationale de 89 députés d’extrême droite:

    « ..Dans ce contexte de fatigue……l’espoir se faisait jour que ce parlementarisme de fait, issu des urnes, se révèle une chance pour la démocratie et la France »

    C’est ce que  le discours de politique générale de Borne aurait dû faire ressortir  notamment :

    « Votre discours de politique, Mme la première Ministre, m’a donné l’occasion de rappeler qu’à force de travail, d’écoute, et de respect mutuel, à force de confrontation …….  des assemblées pluralistes avaient forgé les lois immortelles de la République »

    Et de rappeler que dans le cadre de la loi de finances, la gauche (la NUPES) s’inscrit dans cette démarche :

    « Voilà pourquoi nous n’avons  jamais déclaré nos intentions concernant le vote de ce budget que nous ne souhaitions pas seulement examiner mais remodeler, réorienter, enrichir ».

    Instaurer un compromis, certes, mais Boris Vallaud  constate que le gouvernement en est aux antipodes :

    « Seulement, le compromis est une méthode : vous voudriez qu’il  constitue  une reddition. Vous n’aimez que les oppositions qui se présentent à vous la corde au cou comme les bourgeois de Calais » 

    Avec notamment l’introduction du 49-3, Boris Vallaud dénonce l’attitude du gouvernement :

    « Votre décision (interruption du débat parlementaire) ….. revient l’aveu accablant que vous ne croyez pas à la possibilité du compromis, du débat, du pluralisme, à la diversité des opinions , que vous tirez en définitive aucune conséquence du résultat des élections , autrement dit de votre isolement »

    « Votre duplicité éclate au grand jour ! Avec vous le débat parlementaire oscille entre « cause toujours » et « marche à l’ombre »

    Boris Vallaud cite, à titre d’exemple, les   amendements des oppositions refusés par le gouvernement  et pour lesquels il n’a concédé que quelques « hochets »  et de citer à titre d’exemple, les amendements sur les superdividendes des grandes entreprises  ou sur des mesures sociales et fiscales telles que la transformation en crédit d’impôt de la réduction d’impôt dont bénéficient les résidents en EHPAD.

    Projet de loi de finances : Macron et Borne n’ont rien comprisUn rappel des valeurs de la gauche face à l’extrême droite s’agissant notamment des motions de censure.

    Boris Vallaud a déclaré sur ce sujet :

    « Néanmoins, je le dis sans ambages, jamais nous ne formerons de majorité  en nous ralliant au RN ; jamais nous ne voterons une motion de censure qui en émane »

    "En tant que socialiste, tout nous distingue en tant que républicain, tout nous sépare de l’extrême droite, cynique, opportuniste, haineuse, ennemie des valeurs qui fondent la démocratie et l’état de droit, contraires aux intérêts des classes populaires, des classes moyennes, des français, étrangère à la question sociale comme à la question écologique. S’il le faut, nous resterons les derniers à la défendre"

    Un projet de loi de finances qui fait la part belle au plus riches et qui se caractérise par  un déni de justice.

    Boris Vallaud rappelle le contexte : le gouvernement a, à trois reprises, contracté des emprunts indexés sur l’inflation. Selon lui, « une bombe à retardement », « des emprunts toxiques »  qui vont faire flamber le poids réel de l’endettement  public au lieu de le diminuer.

    Boris Vallaud dénonce le déni  de justice face au gouvernement  qui refuse :

    ·         De rétablir  l’ISF

    ·         D’aligner la fiscalité du capital sur celle du travail

    ·         De supprimer la Flat-tax

    ·         De taxer plus et mieux les très grosses fortunes (les gros héritages par exemple)

     Le silence du gouvernement est assourdissant s’agissant :

    ·         Du débat sur les salaires (indexation sur l’inflation)

    ·         Des écarts de rémunération indécents

    ·         Du partage de valeur ajoutée

     « Vous préférez les rentiers aux travailleurs, les bourdons aux abeilles »

    Le projet de loi de finances désigne ceux qui financeront le "quoi qu’il en coûte"

    Alors que nos voisins espagnols, italiens, britanniques taxent les superprofits des multinationales, la France s’inscrit dans une démarche inverse et passe, selon Boris Vallaud « à côté de l’histoire ».

    En France, il faut faire payer les classes moyennes et populaires pour préserver les plus riches qui continueront  de bénéficier de toujours plus de cadeaux fiscaux  de l’Etat.

    Et de citer tous les domaines dans lesquels l’Etat fera des économies :

    ·         L’assurance chômage

    ·         Les retraites

    ·         Le RSA

    C’est-à-dire : les pauvres, les chômeurs et les retraités mais aussi les malades ainsi que les services publics.

    Pour les classes moyennes  et populaires mais aussi pour les services publics, c’est un appauvrissement :

    ·         Le budget de la santé et celui de l’hôpital connaîtront une baisse de 0,6 % (en contradiction avec le Ségur de la santé).

    ·         Les collectivités locales disposeront de moyens réduits avec toutes les conséquences sur les services publics, transport, cantines scolaires, centres de loisir, crèches municipales.

    Un projet de loi de finances qui tourne le dos à l’urgence climatique

    "Vous ne serez pas au rendez-vous de l’urgence climatique, vous ne mobiliserez pas les moyens nécessaires à la transition écologique, vous n’engagerez pas la grande bifurcation de nos mode de vie, de notre modèle productif. Vous ne construirez pas avec les ouvriers d’aujourd’hui  l’industrie de demain ni avec les exploitants (agricole) d’aujourd’hui  l’agriculture de demain" 

    « Vous n’investirez pas dans les infrastructures de transport, dans les rénovations indispensables »

    Ce qui fait dire à Boris Vallaud : « Peut-être atteindrez-vous la neutralité carbone mais avec 30 ans de retard »

    Au regard de l’état de la France et dans le cadre du débat parlementaire sur la loi de finances, Boris Vallaud clôt son intervention à l’Assemblée Nationale:

     « Je vous le dis, avec Lamartine que  le peuple n’a  besoin ni de tuteurs ni de maîtres mais de guides honnêtes et intelligents qu’il s’est lui-même choisi et que le tort des hommes et des femmes qui nous dirigent, c’est de ne pas croire à la possibilité de cette démocratie libérée »

    Cette démocratie libérée, la gauche d’aujourd’hui y croit toujours et se donne l’objectif d’œuvrer  pour elle.

    Pierre Bouhours

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  • Commentaires

    1
    Jean
    Mardi 1er Novembre 2022 à 10:30
    Magnifique article... Un peu long peut être... Bravo Jean
    2
    maria
    Mardi 1er Novembre 2022 à 10:40

    Merci Pierre pour cet article

     

    3
    Vandamme
    Mardi 1er Novembre 2022 à 18:33

    Bravo ! Cet article montre bien l'orientation, à droite toute, du gouvernement. Avec la complicité de LR, il gouverne de façon autoritaire dans l'intérêt des plus fortunés. 

    La Gauche doit faire entendre sa voix, au dessus des polémiques, alors qu'elle reste reste minoritaire ai parlement, cet article y contribue. 

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