• Un nouveau rapport trans-partisan sur l’état de nos services publics

    Un nouveau rapport trans-partisan sur l’état de nos services publics Un nouveau rapport alerte, le 14 septembre, sur la dégradation des services publics. Le diagnostic est maintenant bien connu et rien ne change voire la situation s’aggrave.

    Il y en a marre !

    voir aussi le monde du 14-09-2023

    voir aussi Maire info du 18-09-2023Un nouveau rapport trans-partisan sur l’état de nos services publics

    Les conclusions du rapport sont simples est bien connus :

    • « Les efforts engagés ont été insuffisants pour prendre en charge » l’évolution des besoins. « A l’arrivée, dans tous les domaines, on retrouve une courbe des besoins qui augmente et une courbe des dépenses qui progresse beaucoup moins vite », résume Arnaud Bontemps, magistrat financier, un des porte-parole du collectif
    • Cet écart croissant entre les besoins de la population et les services publics conduit à l’existence, dans tous les secteurs, d’un espace grandissant pour une offre privée désocialisée. Le privé prospère largement sur des fonds publics. Cela serait-il voulu ?  
    • De ce fait les services publics remplissent de moins en moins leur mission de réduction des inégalités. Ceci est associé à un sentiment d’abandon des campagnes. Aujourd’hui, on a besoin d’un redimensionnement financier et humain des services publics en plus de l’enjeu du financement d’une transition écologique socialement juste.

     

    Les arguments néolibéraux d’Emmanuel Macron pour répondre à cette situation sont bien connus :

    • L’argent public est mal dépensé dans les services publics. Ce qui est faux : les cliniques privées se portent mieux que l’hôpital public, car elles concentrent leur activité sur des actes rémunérateurs laissant les maladies chroniques et graves moins bien rémunérées sur les hôpitaux publics. Pour maintenir leur rentabilité les crèches et EPHAD privés sont contraints de réduire les coûts en détriment des usagers de ces structures (nourriture, soins, encadrement, …), ce qui démontre que ce sont les dotations étatiques qui sont insuffisantes. (En plus, pour des raisons de moralité, on pourrait s’interroger sur le sens de faire du profit sur l’accueil de jeunes enfants ou de personnes âgées).
    • Les fonctionnaires seraient des paresseux à remettre au travail (le Pacte enseignants par exemple) : cette insulte permanente et méprisante à l’égard du personnel enseignant, médical, administratif ne fait que contribuer à la baisse d’attractivité de ces métiers.
    • Les budgets de l’Etat ne permettent pas d’en faire plus. Tout ceci dépend des arbitrages budgétaires, une autre répartition est nécessaire. Par ailleurs une imposition des richesses permettraient de disposer des moyens nécessaires.

     

    L’offre publique

    Dans tous les secteurs, le recul de l’offre publique (tribunaux, commissariat, maternité, centre des impôts, caisse maladie, déserts médicaux …) en proportion des besoins est  générateur d’inégalités, entre les individus mais aussi entre les territoires. Ces fermetures expliquent, en partie, le vote pour le Rassemblement national.

    Education

    Alors que les besoins ont largement évolué (depuis les années 1980, le taux de bacheliers pour une génération a été multiplié par quatre, et l’école accueille depuis 2005 les enfants en situation de handicap – leur nombre a été multiplié par trois en quinze ans, soit 400 000 élèves.) les moyens n’ont pas suivi. Le pouvoir d’achats des enseignants a baissé de près de 20 %, ce qui fait que les enseignants manquent à l’appel. Les accompagnants d’enfants en situation de handicap, sans statut, sont mal rémunérés et en nombre nettement insuffisant. De ce fait l’école privée prospère. Les familles qui le peuvent préfèrent de plus en plus l’école privée, ce qui accroit les inégalités sociales. Le meilleur indicateur de la santé retrouvée de l’Education Nationale sera quand ce mouvement s’inversera et que les riches enverront de nouveau à l’école publique leur enfants car l’enseignement y sera meilleur.

    Santé

    Des services d’urgence fermés, des maternité fermées. La revalorisation des métiers de santé est un point essentiel pour de nouveau rendre attractif ces métiers indispensables. On en est loin. Par ailleurs une réforme en profondeur du système de santé (hôpital public, cliniques privées, médecine libérale, centre de soins, …) devient de plus en plus nécessaire (bien au-delà des aspects financiers, …). Sans parler des services de petite enfance et des EPHAD.

    Transport

    L'explosion des distances parcourues dans les soixante dernières années est le produit de la transformation économique et urbaine du paysage français, et a été portée par l'essor de la voiture individuelle. Or rien n’est fait pour combattre cette extension urbaine, notamment en termes de logement en rendant accessible des logements en centre-ville. Cette dépendance à la voiture compromet la décarbonation de notre société.  Par ailleurs la privatisation des transports en commun, notamment en Ile de France, conduit les opérateurs à réduire l’offre de façon à rester rentable (diminution des lignes, pression sur les salaires, ce qui amène à une pénurie de chauffeurs et donc à des dysfonctionnements, …) Là encore il s’agit d’un manque de moyens.

    Justice

    Les retards qui s’accumulent dans le système judiciaire sont la preuve du manque de moyens.

    Sécurité

    La répartition des ressources dans le domaine de la sécurité est décorrélée des besoins exprimés. La lutte contre le trafic de stupéfiants ou l’immigration irrégulière bénéficient ainsi de moyens considérables « en augmentation constante »., certainement pour des raisons d’annonces et de politique politicienne. En revanche ceux « consacrés à la lutte contre les violences familiales, les accidents mortels du travail ou encore la délinquance économique et financière sont insuffisants au regard des besoins ».

    Pauvreté

    Le cri d’alarme des Restaurants du cœur n’a pas occupé plus d’une semaine les médias et tout est redevenu comme avant. Il y a des plus en plus de pauvres. Ceci est du à la situation économique (inflation, guerre en Ukraine et hausse de l’énergie) et des réponses qu’y apporte le gouvernement, mais aussi de la baisse de la protection sociale (réforme de l’assurance chômage, baisse des allocations logements, et bientôt baisse du RSA, …) Aujourd’hui, des milliers d’enfants restent sans abri dans la rue faute de logements d’urgence. Les associations caritatives sont en difficulté. Que fait l’Etat ?

    Politique de la ville

    L’aide de l’Etat à remettre de la « République » dans les banlieues défavorisées, avec des services publics, de l’aide au milieu associatif, avec des écoles adaptées, etc… ne vient jamais. Il en résulte des émeutes, des ripostes policières et une fois le calme revenu, la situation redevient comme avant en attendant la prochaine crise … Les plans se succèdent, les ministres changent, mais sur le terrain rien de nouveau.

     

    Tout ce diagnostic sur la dégradation des services publics est maintenant bien connu. Contrairement à ce que dit le gouvernement, la cause de cette dégradation n’est pas une question d’efficacité des services publics, mais résulte de la position dogmatique néolibérale (partagée par la droite et l’extrême droite) qui considère que le moins d’Etat est la solution à tous les maux. La réponse néo-libérale qui propose toujours moins d’Etat et plus de financement privé ne répond pas aux problèmes, car elle ne fait qu’accroître les inégalités.

    Il y en a marre des communicants du gouvernement qui reconnaissent la situation, mais assurent que l’on est sur la bonne voie, qu’il faut du temps et que dans les années à venir la solution arrivera, qui organisent des conventions et des débats. Tout ceci n’est que promesses qui ne sont jamais tenus.

     

    Seul un projet ambitieux de revitalisation des services publics, porté par la gauche, permettrait de trouver les solutions. Construisons-le. Partageons-le. Redonnons espoir. 

    Marc-Noël Vandamme 

    « La Presse, Objectivité ou InfluenceVert Marine »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 21 Septembre 2023 à 11:44

    Gérald nous fait par de l'article de médiapart du 18/09/2023 qui complète cet article. 

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