• - Empreinte 2050 Plan climat pour la France : un dossier du PCF

    Empreinte 2050 Plan climat pour la France : un dossier du PCF Ce document d’une centaine de pages est nécessaire pour comprendre comment réussir la transformation écologique de notre société et aboutir à une neutralité carbone en 2050.

    Les constatations et les chiffres repris dans ce document recoupent bien-sûr plusieurs études sur le mêmes terme (nous en donnons en référence quelques-uns). Néanmoins il les replace dans une planification d’ensemble et met en évidence que seul un changement de société peut aboutir à cette transformation.

    Sont repris ci-après quelques points qui me paraissent essentiels.

    Empreinte 2050 Plan climat pour la France : un dossier du PCF

     1. Les émissions de GES ne connaissent pas de frontières

    Pour réduire l’empreinte carbone de l’homme sur la terre, il faut que l’ensemble des pays se mettent au travail. Cela suppose une coopération internationale forte. Le bilan des différentes COP reste aujourd’hui bien mince. Les pays pauvres n’ont que faiblement contribué à la situation actuelle d’émissions de gaz à effet de serre. Même si aujourd’hui les pays riches ont délocalisé leur émission sur ces pays, ils en restent les principaux responsables en important les produits fabriqués.

    Il nous faut donc faire en sorte que :

    • d’une part arrêter les délocalisations, exploitation par les pays riches de la misère du monde (travail des enfants, course au low-cost, …), mais aussi origine d’une précarisation des plus démunis dans les pays développés et encore source des transports internationaux largement pollueurs, il nous faut nous réindustrialiser,
    • d’autre part aider les pays les plus pauvres à décarboner leur économie, tout en leur assurant l’amélioration des conditions de vie de leur population.

     

    « La lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que dans la coopération internationale».

     

    2. Les investissements de cette transformation

    De toute évidence la transformation de la société nécessitera des investissements colossaux : on parle de 8 à 10 % du PIB par an pendant plus de dix ans. On parle quand même de 200 milliards d’euros par an.

    • Le changement de mix énergique nécessitera d’investir dans de nouvelles sources d’énergie (énergie renouvelables et énergie nucléaire) tout en abandonnant des centrales à énergies fossiles. L’électrification des usages nécessitera aussi des investissements (capacité des réseaux, etc.),
    • Les usines ont à investir pour modifier leur façon de fabriquer leurs produits et abandonner leurs installations actuelles. La rentabilité financière de telle transformation est loin d’être garanti : car ces investissements supplémentaires n’entraineront pas de recettes supplémentaires,
    • Les particuliers auront eux aussi à isoler leur logement, à changer leur mode de chauffage, à changer de véhicules, … en ont-ils les moyens ?
    • Une évolution dans les métiers est nécessaire : et pour ce faire il est indispensable d’accorder des formations qui permettront aux salariés ce changement,
    • L’effort de recherche doit être développé.

     

    Où trouver le financement de ces investissements ?

    • Une partie pourra être fournie par la création de monnaie, mais dans l'Union Européenne cela ne peut se faire que par la Banque Centrale prêtant aux Etats. Comment au sein de l’Union Européenne se mettent d’accord sur le montant de ce financement et de sa répartition entre Etats ?
    • Par ailleurs ceux sont souvent les plus démunis qui ont le plus d’effort à faire : les vieilles voitures diesel sont celles des classes pauvres, les passoires thermiques sont le plus souvent habités par les plus précaires, … et ils n’ont pas les moyens d’y remédier. Il faut donc accoler à la révolution écologique une révolution sociale qui leur restitue ces moyens.
    • Le système bancaire devra être tourné vers le financement de cette transformation, et non seulement vers la rentabilité des placements. D’où un pôle public financier dédié.
    • Les grandes entreprises doivent apporter leur part dans cette transformation et non plus chercher à satisfaire leurs actionnaires. C’est une modification profonde de leur politique industrielle. D’où des pôles publics de l’énergie et de la performance énergétique et de mobilités et du fret.
    • De toute évidence ce sont les plus riches qui contribuent le plus à l’émission à effet de serre : il faut d’une manière ou d’une autre « taxer » leur mode de vie : taxation des profits et des grandes fortunes, taxation des modes de vie polluant (le prix des avions par exemple).

     

    Bref il faut aller vers un changement de société. « La lutte contre le changement climatique ne pourra être relevé que dans la justice sociale »

     

    3. La sobriété

    Non seulement il faut décarboner les sources d’énergie (la part de l’électricité passe de 24% aujourd’hui à 72% en 2050), mais consommer moins.

    Aujourd’hui on consomme 1800 TWh : il faudra en 2050 en consommer 1050 TWh soit 43% d’économie.

    • Les transports : Réduction des transports routiers, développement des transports en commun, gratuité des transports en commun, mobilité douce, limiter le transport aérien, retour au local,
    • Le logement : isolation des logements, efficacité énergétique,
    • L’agriculture : engrais chimiques et des pesticides, réduction de viande,
    • L’efficacité énergétique dans l'industrie. 

     

     

    Faire durer les produits, les rendre réparables, ralentir l’obsolescence programmée, limiter les publicités, recycler réemployer : tout ceci fait baisser la consommation de produits neufs sans nuire à la qualité de vie des personnes. C’est néanmoins une vraie révolution en matière de commerce, et cela suppose des reconversions importantes de certains secteurs en termes d’emplois et de formation. « La généralisation de l’écoconception (produits plus durables, réparables, facilement recyclables, et plus en adéquation avec les besoins sociaux) ».

    Ce paragraphe mériterait peut-être d’être approfondi. 

     

    4. Cette transformation doit être source de progrès

    De toute évidence cette transition ne peut se faire qu’avec l’assentiment des personnes : par exemple, on ne peut pas taxer le prix du fioul sans tenir compte de l’impact que cela aura sur la vie du citoyen et notamment le plus modeste.

    Il est donc nécessaire d’accompagner cette transition par des progrès sociaux.

    « Se déplacer mieux, être bien logé et bien chauffé, avoir accès à des produits locaux, de haute qualité et durable, manger sain et à sa faim, travailler mieux et moins sans craindre le chômage, la précarité ou la pauvreté.... Et si les politiques d’atténuation du changement climatique contribuaient à de nouveaux jours heureux ? »

     

    5. L’importance de la planification

     La difficulté de la cette transition n’est pas de savoir ce qu’il faut faire, mais surtout de préciser la façon de le faire.

     

     C’est compliqué parce que chacun d’entre nous est plus sensible au cout terme qu’à des projection sur plusieurs décennies, et parce que les politiques sont souvent plus préoccupés par les prochaines élections (à quelques années) qu’à la situation dans les 20 ans.

     

    Dans les arbitrages du quotidien, le court terme l’emportera sur le long terme.

    Par ailleurs beaucoup de facteurs et d’intervenants interagissent entre eux.

     

    D’où l’importance de la planification sur les trente ans qui viennent avec un suivi régulier de l’avancement. Dans le cas présent il ne suffit pas d’aller dans le bon sens, il convient d’y aller au bon rythme (acceptable mais pas trop lent). Cette planification permettra de coordonner les divers acteurs : par exemple il serait stupide d’électrifier le parc automobile sans développer le réseau de bornes de recharge…

    « Une politique qui organise les filières industrielles sur le long terme, en favorisant les coopérations et en garantissant de la visibilité et de la pérennité pour les investissements industriels. »

     

     

    Des points, à mon sens, méritent d’être approfondi : 

    • Les économies d’énergie sont considérables (43%), elles pourraient être plus détaillées dans la présentation, car je ne suis pas convaincu qu’elles soient atteignables.
    • Les nationalisations du pôle énergie : Edf, Total-Energie, Engie.  Ces sociétés sont largement internationales. Leurs activités dépassent de beaucoup la France. A mon sens il est nécessaire de pouvoir contrôler que leur politique industrielle réponde aux besoins environnementaux au niveau international. La nationalisation répond-il à ce problème ?
    • Plus généralement comment « la participation des citoyen·nes et la mise en place de nouveaux droits d’intervention des salarié·es dans les entreprises » pourra-t-elle contribuer à contraindre les entreprises à être partie prenante de cette transformation ?
    • Le plan de financement des investissements nécessaire à la transition climatique est assez clair côté besoin (dépenses) : il l’est moins côté recettes. C’est d’ailleurs ce que dit le document lui-même : « Si nous pensons que la création monétaire doit jouer un rôle décisif dans le financement, l’objectif avec les recettes indiquées est de montrer l’ampleur de l’argent mobilisable pour la transition sans même utiliser ce levier. »
    • De toute évidence, il sera difficile de réduire complétement l’évolution du climat, il faudra donc aussi prévoir une adaptation aux nouvelles conditions climatiques : adaptations des cultures agricoles, politique de gestion de l’eau, suppression des logements des zones inondables, … autant de sujets auxquels il faut apporter des réponses. Et c’est d’autant plus vrai pour les territoires d’outremer. 

     

    La réussite de la transition climatique ne pourra pas se faire sans un changement radical de notre société plaçant l'intérêt général devant la somme des intérêts particuliers, la préservation de la planète devant l'optimisation des profits et la lutte pour la justice sociale et la réduction des inégalités.  

    Tout un programme. 

     

    Références :

    Plan climat PCF : https://www.pcf.fr/plan_climat_du_pcf

    rapport du GIEC : https://climat.be/changements-climatiques/changements-observes/rapports-du-giec/2023-rapport-de-synthese

    Plan de transformation de l’économie française : https://ilnousfautunplan.fr/le-plan/

     

     

    Marc-Noël Vandamme 

     

     

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