• Pour une nouvelle politique de santé publique

    Depuis des décennies la politique de santé en France s’est dégradée :

    • 100 000 lits fermés en France en 20 ans,
    • 63% des maternités fermées en 40 ans (soit 870),Pour une nouvelle politique de santé publique
    • Secteur psychiatrique sinistré,
    • Des soignantes, des soignants épuisés dans des hôpitaux moins armés qu’en mars...

    Certes cette évolution est en partie dû aux progrès techniques et à une meilleure prise en charge des malades, mais dans l’ensemble ce sont bien les politiques d’austérité en place depuis des décennies qui ont abimé les systèmes de santé, laissant la place aux opérateurs privés pour les personnes les plus aisés. La dernière évolution notable positive a été l’adoption de la CMU (Couverture Médicale Universelle), tant décriée aujourd’hui par la Droite, mise en place par Martine Aubry, en 1999.

    La crise sanitaire actuelle a fait apparaitre crûment les faiblesses structurelles de notre système de santé et les réponses du gouvernement apparaissent aujourd’hui complétement décalées par rapport aux exigences d’un système de santé solidaire.

    L’hôpital public est en crise profonde et les réponses apportées par le gouvernement dans le cadre du Ségur sont clairement insuffisantes (ex : au niveau salariale les hausses annoncées ne permettent pas au salaire moyen des infirmiers de rattraper son retard (26eme place (sur 29) avant les accords), et nombre de points n’ont pas été abordés : effectif, gouvernance, …)

    La santé est un BIEN COMMUN. Tout le monde y a droit. Il faut la sortir de la loi du marché (les médicaments ne sont pas des marchandises, les EHPAD ne doivent pas être des sources de profits, …).

    Le collectif SOS santé en danger  propose cinq chantiers structurants pour opérer une réforme en profondeur du système de santé : 

     

    Pour une nouvelle politique de santé publique

    • démocratiser la santé publique et penser enfin la santé comme un Bien commun (lutter contre les conflits d’intérêt, sortir des lobbies pharmaceutiques,...),
    • redonner de l’oxygène à l’hôpital (sortir de la logique comptable, appliquer la règle du juste soin pour le patient au moindre coût pour la collectivité, inciter à la pertinence des prescriptions et des actes au lieu de rechercher à développer les activités rentables pour l’établissement, augmenter le nombre de lits et de personnel soignant en revalorisant leur activité, redonner une vraie attractivité à l’hôpital, …)
    • maîtriser la politique du médicament et des produits de santé (baisser les prix et relocaliser de la production pour éviter les pénuries, …)
    • réinventer un système de santé publique solidaire (lutter contre les inégalités d’accès, lutter contre les déserts médicaux, de soutenir la création dans les quartiers populaires et périphériques de maisons de santé, renforçant les moyens donnés au SAMU, mieux prendre en compte la dépendance liée au grand âge, redonnant toute sa place aux secteurs de psychiatrie pour enfants, adolescents et adultes, …),
    • mettre en œuvre une vraie politique de santé environnementale et de prévention des risques sanitaires (Rajouter l’approche prévention/santé environnement au système de soins, mettre en place un système de santé environnementale avec  indicateurs, registres épidémiologiques et études  neurotoxicologiques, renforcer la protection de la santé au travail, médecine du travail et médecine scolaire  …) (qualité de l’air, de l’eau, vaccination, lutte contre les addictions, y compris tabac et alcool, dépistage des risques alimentaires, …).

     

    Le système global de santé doit être repensé. Tous les programmes des partis de gauche partagent ses dispositions : 

    L’ensemble de ces propositions vont dans le même sens : la santé est un bien commun, l’accès à la santé est un droit pour tous, les politiques de santé doivent conjuguer une logique curative (de soins et de dépistage) et une logique de prévention. Elles doivent se décliner d’un point de vue national, régional et enfin municipal (car les municipalités ont un rôle important dans la définition et la mise en place de ces politiques).  

    N'hésitez à compléter cet article par vos commentaires  Nous développerons le problème du financement de cette politique de santé non traité ici dans un prochain article. Dans un autre article à venir, nous aborderons l’importance des politiques municipales dans ce domaine. 

    MNV

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  • Commentaires

    1
    Samedi 12 Décembre 2020 à 12:46

    Analyse du parti socialiste des propositions gouvernementales sur le Ségur de la santé. 

    Les propositions gouvernementales du "Ségur de la Santé" ne sont pas à la hauteur des enjeux :

    • "créer 4000 lits à la demande" en cas de "suractivité saisonnière ou épidémique". Cette formulation montre bien que cette création n'a rien de pérenne et que l'on en reste à une logique purement gestionnaire qui a conduit à supprimer 100 000 lits en 20 ans. Aucun engagement n'est pris sur les projets de fermeture de lits en cours ou en projet. 
    • le sujet de l'augmentation des effectifs, pourtant central quand on connait les conditions de travail du personnel hospitalier est complétement escamoté. 
    • il y a des hausses de salaire, mais nous sommes encore loin du choc d'attractivité nécessaire pour stopper l'hémorragie du public vers le privé. Nous restons encore loin de la moyenne des pays de l'OCDE. 
    • rien n'est dit sur la désertification médicale et l'articulation médecine de ville /hôpital et la situation de la psychriatrie,
    • le plan d'investissement pour les établissements médico-sociaux comme les Ehpad est lui-aussi insuffisant.

    L’accord n’est donc tout simplement pas encore à la hauteur de l’occasion historique qui se présente de redonner enfin et massivement les moyens à notre système de santé solidaire d’exercer sa mission efficacement

     

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