Au-delà de la perte de cette grande conscience de la gauche, ce que j’aurais aimé partager avec vous aujourd’hui c’est le souvenir de cette explosion de joie le 10 mai 1981 lorsque François Mitterrand et son équipe sont arrivés au pouvoir.
Nous aspirions tellement à un changement de la vie corsetée, étriquée qui nous était imposée par la droite au pouvoir depuis de trop nombreuses années. 

Alors, oui, tout ce que proposait le Programme Commun de la Gauche n’a pas été réalisé mais quand même quelles belles avancées nous avons pu vivre ! Ne serait-ce que par la fougue, la sincérité, la voix vibrante de passion de Robert BADINTER, nommé garde des sceaux par François Mitterrand et portant la loi d’abolition de la peine de mort. Nous avons pu sortir de la barbarie consistant à «couper en deux un homme vivant» qui ne reste pratiquée que dans des pays prétendument civilisés et juste arriérés.

Avec la dépénalisation de l’homosexualité portée par ce même homme, réintégrant au sein du corps social des exclus, les valeurs universelles et humanistes des Lumières étaient mises en œuvre au-delà de toutes les arrière-pensées et les préjugés religieux (qui hélas perdurent encore).

Ces années restent dans mon souvenir comme un temps lumineux où nous étions portés par l’espoir de changer le monde en mieux. Robert BADINTER et d’autres, anonymes ou non, en ont été les artisans sans jamais démériter.

Je compare avec ce que nous vivons aujourd’hui et la réalité du personnel politique en place est amère : compromissions et faux semblants, théâtralité et poudre aux yeux, culture des apparences et de l’entre soi tentent d’assombrir voire cherchent à enterrer l’universalité de la philosophie des Lumières.

Voilà pourquoi il nous faut absolument nous lever, nous réunir sur un projet commun de gauche, regarder au loin et proposer à nos concitoyens un avenir, une société non pas « inclusive » mais fraternelle, tolérante et respectueuse de notre planète et de ceux qui y vivent.

Monsieur BADINTER merci de nous avoir permis de vivre toutes ces belles choses. Soyez en paix où que votre âme vous porte.

Odile BOUHOURS